J’ai subi la tempête de 99 en Bretagne, et les tempêtes successives de cet hiver, sans soucis. Et voilà que dans la nuit du 10 août, le sémaphore du Raz ayant relevé des rafales à seulement 80 km/h, et alors que j’avais au maximum 3 m d’eau, mon corps mort a reculé de 4 m.
J’ai 2 corps morts en hiver, mais en été, pour quitter le mouillage plus facilement, j’en largue un. N’ayant pas prévu de sorties pendant quelques jours, j’avais remis le deuxième en sécurité, mais lâche. Remis surtout pour ne pas que le bout se salisse dans la vase. Et cette nuit du 10 août, le seul en service a glissé jusqu’à ce que l’autre entre en action.
Le corps mort en cause, créé par le précédent usager de cette place, est un bloc béton de 60 kg, de section 30 x 30 cm, en forme d’ancre, tirant lui-même sur une ancre plate premier prix de 5 kg au bout de 4 m de chaîne, le tout enfoui dans le sable. Corps mort et ancre sont sortis du sable est y on laissé leur trace sur 4 m.
Après enquête, j’ai constaté que je n’avais que 6 m de chaîne sur ce corps mort auxiliaire, et ce pour 3 m d’eau maxi (soit 4 m du fond au davier).
Bon, je sais, d’après le tableau d’Alain Fraysse…
Néanmoins, je veux bien que la chaîne, vu sa faible longueur, n’ait pas tiré le bloc à l’horizontal, et a eu tendance à le soulager. Mais pas au point de le soulever. Donc l’ancre 5 kg en sécurité 4 m plus loin a toujours été « tirée » à l’horizontale. Cependant, elle a glissé.
Explication possible :
1) des pécheurs à la recherche de vers ont déterrés partiellement corps mort et ancre..
2) La plus plausible : le bloc, en forme soi-disant « étudiée » d’ancre (pour ne pas chasser), n’a en fait pas la forme idéale, car sa forme non homogène ne permet pas l’effet ventouse.
A partir du moment où le bloc est sorti du sable, il est devenu inopérant. Et il est sorti car sa forme tarabiscotée ne permettait pas l’effet ventouse d’un corps mort classique circulaire (pneu) dont la force est phénoménale.
Je l’ai constaté en déplaçant une roue de 120 kg les jours suivants. Je suis d’habitude capable de la mettre sur la tranche avec une barre à mine si j’ai creusé autour. Mais cette fois, à deux, au maximum de nos forces, c’est la barre qui commençait à plier, tout simplement parce que la roue était encore dans l’eau.
J’ai donc viré le bloc savamment « étudié » pour y mettre ma bonne vielle roue qui ne m’a jamais lâchée.