Comment tenter sauver un corps d’échangeur aluminium rongé par la corrosion. Je l’ai fait, pourquoi pas d’autres ... ?
Voilà deux saisons de cela un copain vient me voir avec le corps en aluminium de l’échangeur de température de son moteur Nani complètement rongé par la corrosion. C’est la partie arrière, la plus chaude et la moins visible du corps qui était en partie détruite au niveau de l’alésage par lequel sort le faisceau de l’échangeur. Le mélange aluminium, bronze, sel dissout dans l’eau ou séché derrière le joint torique ainsi que chaleur avaient fait leur oeuvre. Le moteur était récent, environ 500 heure et la pièce hors de prix.
La première étape à été de décaper l’aluminium partiellement corrodé à la fraise carbure, par endroit plus de 10mm ont sauté, je suis même passé au travers du coté du calorstat et sur l’extérieur du bloc. Revenu sur de l’aluminium sain j’ai rechargé au TIG, le morceau manquant sur l’extérieur à été remplacé et consolidé avec un petit morceau de tôle d’alu.
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Ensuite, sur une fraiseuse, j’ai surfacé le plan de joint et réalésé la porté d’étanchéité du faisceau, la cote de réparation est plus grande de 5mm par rapport à l’alésage d’origine. L’opération qui demande le plus de précision est le centrage du nouvel alésage par rapport aux deux autres portées encore intactes à l’entré et au milieu du corps. Ces opérations doivent également pouvoir être réalisés sur un tour.
Enfin j’ai tourné une bague en aluminium, munie d’un épaulement, diamètre intérieur à la cote d’origine, l’extérieure avec un jeu de 5 centièmes de mm. Cette bague à été simplement collé au joint auto « bleu » qui est une colle silicone haute température.
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Après 48 h de séchage l’ensemble à été remonté, depuis il a tourné deux saisons, les contrôles effectués à chaque hivernage depuis permettent de penser que cette réparation est définitive. Le constructeur préconise de démonter l’échangeur, de nettoyer l’ensemble et de graisser les portés des joints toriques tous les ans. Ce n’est pas pour rien, c’est apparemment un point faible de ces moteurs, même si la qualité de l’alliage a été améliorée depuis.
Je pense que la corrosion est principalement provoqué par le l’eau de mer qui suinte en quantité « homéopathique » derrière le joint torique. A la longue un dépôt de sel légèrement humide se crée : la chaleur, les différences de potentiel entre les métaux et le temps font ensuite leur oeuvre.
Sainte bidouille, priez pour nous !