Avoir une machine à café expresso à bord est facile et à la portée de presque tout le monde... mais ça peut être frustrant :
- Une machine à café expresso fonctionne en 230 volts, consomme en moyenne 2000 watts durant la chauffe qui est certes brève, mais à moins de disposer d’un groupe électrogène, si on utilise un convertisseur ce sera 80 A en 24 volts, ou 160 A en 12 volts !
- Le deuxième problème, à moins d’utiliser des machines professionnelles hors de propos en usage amateur, est que ces machines fonctionnent généralement avec des « dosettes » certes délicieuses à l’usage, mais d’un prix moyen capable de traumatiser le ou la responsable des finances du bord !
En ce qui me concerne, n’étant ni masochiste ni surtout assez riche... je me suis résigné à m’offrir de temps en temps un « vrai » expresso à terre, malgré le fait que c’est tout le temps très cher et trop souvent dégueulasse !
En pratique, l’indispensable caoua du matin est assuré par une grosse cafetière italienne dite « 12 tasses » qui rempli à l’aise nos deux gros mugs...
Toujours en pratique, après le repas de midi ça ce complique : dans l’impossibilité de produire un « vrai » expresso, on se contentait d’utiliser la plus petite cafetière italienne du marche dite « 4 tasses » La tasse « italienne » fait en principe 60 ml... en jouant sur la quantité d’eau et le dosage du café... pas évident et un peu décevant : impossible d’obtenir le vrai expresso avec sa belle mousse crémeuse à la surface !
Reste la solution des trucs instantanés qu’il suffit de mettre dans de l’eau chaude... beurk !
L’immense base de données d’internet m’a appris des choses intéressantes :
- La cafetière italienne classique dite parfois « moka », où l’on met l’eau en bas et le café au milieu, fonctionne en faisant chauffer l’eau à 100°C, qui traverse le café moulu, et le café se retrouve dans la partie supérieure de la cafetière...
- Problème : « café bouillu = café foutu » ! Et en effet, on peut remarquer un petit arrière goût de café cramé...
Le principe d’un café expresso :
- La température de l’eau est d’environ 90°C, surtout elle ne bout pas !
- L’eau passe à travers une mouture fine sous pression, à 9 bars pour la machine qui nous intéresse, entre 20 et 25 secondes, ce qui permet d’extraire tous les arômes en laissant une galette de marc de café absolument sèche et une machine parfaitement propre !
Les Italiens, champions des belles automobiles et des machines à café en ont inventé une qui fonctionne... sur le gaz !
Le principe de fonctionnement est d’une simplicité diabolique :
- Dans le bas de la machine on met une minuscule quantité d’eau, 30 ml, qui va produire de la vapeur et générer de la pression.
- Dans le haut de la machine, on met la quantité d’eau pour produire deux expressos, soir 120 ml...
- Le cœur du système est composé d’un piston dont les extrémités présentent une différence de diamètre : c’est la différence de surface qui multiplie la pression qui règne dans la chambre inférieure. Lors de l’extraction, le piston translate de bas en haut. L’eau est injectée comme avec une grosse seringue vers le support de filtre.
- Le porte-filtre est juste au dessus et reçoit la vanne d’extraction actionnée par l’utilisateur.
- L’ensemble est serré dans un étau vertical par une grosse vis comme dans les cocottes-minutes d’antan.
L’utilisation n’est pas aussi facile que pour une machine électrique où il suffit d’appuyer sur le bouton vert pour la mise en marche, et sur le bouton rouge pour l’arrêter :
- Il faut faire un petit effort et lire très attentivement le mode d’emploi (RTFM) sous peine de gros déboires.
- Le réglage du feu est très précis car le temps de chauffe influe sur la température de l’eau qui est primordiale.
- En pratique, idéalement la bonne température doit être atteinte entre six et sept minutes... ce qui est signalé par un sifflement strident. La machine est équipée de trois soupapes : celle qui évacue l’air, celle de sécurité trop haute pression et celle qui siffle comme une loco pour signaler que c’est bon !
- A ce moment on ouvre la vanne d’extraction, si la mouture est de la bonne finesse ça sort en vingt secondes même avec une ouverture à fond.
Il y a un vrai bon pro qui s’est donné la peine de décortiquer la machine pour comprendre et expliquer son fonctionnement, c’est très bien réalisé même s’il y a de la pub... Essai détaillé de la Bacchi Espresso
Le cliché permet de se faire une idée des échelles et de l’encombrement.
Cette petite machine est parfaite pour deux... car à moins de la passer sous l’eau il lui faut une demie heure pour refroidir avant de faire les deux expressos suivants !
Elle est un peu chère : 250 € rendue en Martinique, mais comme je suis capable de la plus mauvaise foi j’ai argumenté qu’au prix de deux expressos par jour à la marina, elle était amortie en trois mois !
Précautions : avec un bon réglage du gaz ça doit siffler entre six et sept minutes de chauffe, et il ne faut pas dépasser dix minutes sous peine d’abimer les joints. Perso je met par sécurité le minuteur de la cuisine à huit minutes et ouvre la vanne même si ça n’a pas sifflé, ce qui peut arriver les jours de grand vent...
J’ai sept mois de recul pour dire que c’est fiable et bien agréable...
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