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Les courants dans le détroit de Gibraltar 28 septembre 2013 23:24, par gadlooAprès tout, il y a prescription ...
Faut dire aussi qu’on était chargé. (Au sens propre du terme, hein !).
Les derniers billets que nous avions en poche avant de partir nous avaient servi à payer un stock d’environ 400 bouteilles de whisky bas de gamme achetées, bien sûr, à Gib en free taxe et réparties un peu partout dans le bateau.
Le but de cet achat conséquent n’était pas de nous aider à oublier à chaque coup de pompe de cale que ce bateau était une galère.
Cette idée business de génie devait nous permettre, à Tanger, de troquer cette eau de feu contre du matériel et du gaz-oil.
On était parti de Gib avec 10 litres de GO seulement.
De quoi assurer quelques manoeuvres de port bien optimisées, rien de plus, et sous réserve d’avoir suffisamment de jus dans le circuit unique de batteries car il en fallait beaucoup pour démarrer ce moteur récalcitrant.
Les 15 premières bouteilles ont été données très affectueusement à deux douaniers qui avaient contrôlé les papiers du bateau le jour de notre arrivée et qui avaient pris l’habitude de nous rendre visite une fois par jour « par amitié ».
Ils se montraient de plus en plus intéressés par l’architecture du rafiot notamment concernant la solidité du plancher et des varangues !
Les choses se sont faites en douceur sur une semaine.
D’abord, on a compris qu’ils se doutaient de quelque chose.
Puis nous avons regroupé avec beaucoup de difficultés nos compétences approximatives en matière de psychologie humaine afin de définir une stratégie complexe mais redoutable pour leur faire comprendre qu’on savait qu’ils savaient.
Il ne restait plus qu’à poser délicatement les bases saines d’une négociation honorable pour les deux parties.