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puissance moteur : comment perdre de la puissance avec l’age 15 octobre 2013 19:18, par yvesD

puissance suffisante : voir la réponse de Negofol

le moteur peut il perdre en puissance avec l’âge (l’usure) ???

La puissance qu’un moteur diesel peut développer (à technologie donnée) est - aux frottements près - entièrement liée au volume de carburant ingérable par tour et au nombre de tour par minute. Le couple est d’ailleurs peu dépendant du régime (couple * régime = puissance, à qq constantes près)
La puissance développée en fonction du régime est une quasi-droite (cf attachement, graphe du haut fig. 44 , courbe 1)

La puissance qu’une hélice peut transmettre pour la propulsion du navire est à peu près une cubique (en fait c’est le régime à la puissance 2,8 voir un autre fil autour de la consommation des dit moteurs). voir la courbe 2 fig. 44 ou A B C et E fig. 45

Si la puissance développable diminue ça sera reflété par une courbe 1 (fig. 44) qui sera abaissée vers le bas ou pivotée vers le bas. Cette 44.1 intersectera la 44.2 (puissance absorbée) à un régime max plus faible et donc à une puissance développée/restituée plus faible ; la puissance restituable par l’hélice ne changeant pas (44.2 inchangé).
Ca peut se produire au niveau du moteur si on gêne l’évacuation des gaz consumés (patate dans l’échappement, coude d’échappement obstrué ou si on gêne l’apport en oxygène (la combustion du gasoil en consomme énormément) ou si l’air apporté est trop chaud ou encore si on n’apporte pas assez de carburant pour le régime donné (injecteur qui ne s’ouvre pas assez ou pas du tout, pompe qui n’injecte plus assez, etc ...) Ca peut aussi se produire si l’intégralité de la combustion et l’augmentation de volume des gaz en résultant n’est pas transformée en déplacement du piston vers le bas (mauvaise étanchéité des segments, injection pas en synchronisme avec le point mort haut arrivant trop tard ou trop tot).
Dans tout ces cas on peut parler de moteur usé, à rénover : changer le coude, virer la patate, augmenter l’arrivée d’air, ajouter un intercooler (euh !) changer l’injecteur, recaler l’injection.

Ca peut aussi se produire si l’hélice change de profil, par ex : en passant de profil A à profil B sur la fig. 45, ce qu’on fait facilement en adjoignant des moules et/ou des algues à la surface de l’hélice. On est tenté alors de parler de perte de puissance mais c’est de puissance restituable par l’hélice - utile à la propulsion - dont on parle.
Toujours coté hélice ça peut aussi se produire lorsque le fonctionnement théorique (la puissance 2,8) n’est plus respecté, soit qu’on tente de faire tourner vite alors que le bateau est amarré (dans des fonds très faibles, histoire d’en rajouter une couche) soit que les filets d’eau ne s’écoulent plus comme il faut, par ex dans une masse d’eau désordonnée (on dit aussi clapot) soit que l’eau ne se présente pas toujours à la vitesse que l’hélice l’imposerait (on peu parler de bateau qui cogne dans la vague), Il faut en effet une vitesse d’alimentation en eau libre/amont appropriée à une vitesse communiquée par la rotation de l’hélice
Dans ces cas, difficile de parler d’usure, même pour les moules. On est sort de l’épure, point barre.

Pour info, les fig. 44 et 45 sont tirées du bouquin de JL Pallas Propulsion et diesel marin, ed. AETA 1992, que je trouve diablement utile pour appréhender ces mystères là.

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