L’électronique à bord de nos voiliers a connu un boom phénoménal ces dernières décades. Les balises de détresse que l’on trouvait auparavant surtout sur les voiliers de courses transocéaniques, équipent maintenant de nombreux bateaux de voyage.
Le but de cet article est de décrire les différents types de balises disponibles sur le marché, ainsi que leur principe de fonctionnement.
Balises fonctionnant sous le système COSPAS-SARSAT :
COSPAS-SARSAT veut dire :
- COSPAS : Cosmicheskaya Sistyema Poiska Avariynich Sudow (Système spatial pour la recherche des navires en détresse)
- SARSAT : Search And Rescue Satellite-Aided Tracking (Localisation des opérations de recherche et sauvetage par satellite).
Historique :
- C’est la France, l’ex-URSS, les États-Unis et le Canada qui développent ce système de localisation par satellites à partir de 1979. Il est opérationnel en 1984. En 1988, les pays fondateurs mettent ce système de repérage à la disposition de tous les états. Certains états participent activement au programme en installant sur leur sol des stations de réception des signaux de détresse.
- Aujourd’hui la partie COSPAS est gérée par la Russie et la partie SARSAT par le NOAA américain. (National Oceanic and Atmospheric Administration). Quarante pays participent au programme COSPAS-SARSAT.
- La direction de COSPAS-SARSAT est assurée par un conseil international présidé alternativement par un des quatre pays fondateurs : États-Unis, Russie, Canada et France.
Principe de fonctionnement : (Description très sommaire. Pour avoir tous les détails : http://cospas-sarsat.org/index.php)
- Le réseau COSPAS-SARSAT se compose de deux systèmes satellitaires complémentaires :
- Le système LEOSAR (Low-Earth Orbiting Search and Rescue) composé de six satellites en orbite basse. (750 à 1000 km)
- Le système GEOSAR (Geostationary Search and Rescue) constitué de cinq satellites en orbite géostationnaire. (36000) km
- Que se passe-t-il lorsque vous déclenchez votre balise ?
Voir la photo ci-jointe, (cliquez dessus pour l’agrandir) :
- Vous déclenchez manuellement votre balise, OU, elle se déclenche automatiquement au contact de l’eau. Elle émet alors sur deux fréquences : La fréquence de détresse 406 MHz et la fréquence 121,5 MHz.
- Un satellite géostationaire détecte le signal émis sur 406 MHz quasi immédiatement si la balise est équipée d’un GPS. (Le traitement de la fréquence 121,5 MHz par les satellites a cessé le 1er février 2009.)
- Si la balise n’est pas équipée de GPS, les satellites en orbite basse la localisent dans un délai qui peut varier de 15 à 45 minutes. (Selon votre latitude). On voit là tout l’intérêt d’une balise équipée d’un GPS.
- Dans tous les cas, les satellites transmettent les informations aux stations au sol, (LUT, Local User Terminal).
- Si la balise n’est pas équipée de GPS, les satellites en orbite basse la localisent dans un délai qui peut varier de 15 à 45 minutes. (Selon votre latitude). On voit là tout l’intérêt d’une balise équipée d’un GPS.
- Les LUT analysent les informations reçues par les satellites, en particulier la position de la balise et l’identification du propriétaire de la balise (grâce au numéro MMSI qui a été enregistré dans la balise). Elles transmettent ces informations à deux centres de contrôle (MCC, Mission Control Center) :
- 1) Le MCC du pays où est enregistrée la balise, (En France le MCC est le Central DDR (Data Distribution Region) du CNES à Toulouse).
- 2) le MCC le plus proche du positionnement de la balise.
- Liste des MCC dans le monde : http://www.cospas-sarsat.org/index....
- Liste des MCC dans le monde : http://www.cospas-sarsat.org/index....
- Les deux MCC concernés transmettent l’alarme au centre de coordination des secours le plus à même de traiter l’intervention (RCC, Rescue Coordination Center)
- Le RCC lance et coordonne les moyens de secours.
- La fréquence 121.5 MHz est utilisée à ce moment-là par les aéronefs participant aux recherches (Mode « Homing », l’aéronef est capable de détecter l’émission et de se diriger sur elle).
- Liste des RCC dans le monde, appelés aussi SAR (Search And Rescue) :
- Liste des RCC dans le monde, appelés aussi SAR (Search And Rescue) :
- La fréquence 121.5 MHz est utilisée à ce moment-là par les aéronefs participant aux recherches (Mode « Homing », l’aéronef est capable de détecter l’émission et de se diriger sur elle).
Quels sont les différents types de balise fonctionnant sous COSPAS-SARSAT ?
- ELT : (Emergency Locator Transmitter) Conçues pour les activités aériennes, elles ne nous concernent pas.
- EPIRB : (Emergency Position Indicating Radio Beacon) ou, en français : RLS (Radiobalises de Localisation des Sinistres) : C’est LA balise conçue pour le sauvetage en mer.
- Ses avantages :
- Son autonomie, qui va de 48 à 96 heures selon les modèles.
- Identification rapide du bateau par le numéro MMSI qui aura été programmé à la mise en service de la balise.
- Déclenchement manuel ou automatique au contact de l’eau.
- Ses inconvénients :
- Relativement volumineuse (par rapport à la PLB), elle peut difficilement être portée en permanence par un individu.
- Son coût.
- Pour certaines balises, les frais de changement de batteries et de révision.
- Ses avantages :
- PLB : (Personal Location Beacon) : C’est la balise du trekkeur, de l’alpiniste, bref, de celui qui pratique une activité considérée comme à risque en situation d’isolement. Elle peut aussi être utilisée à bord de nos voiliers.
- Ses avantages :
- Faible poids et encombrement.
- Coût réduit.
- Possibilité d’être portée sur soi (Pour les solitaires par exemple)
- Ses inconvénients :
- Son autonomie (au moins 24 heures pour la plupart).
- Son autonomie (au moins 24 heures pour la plupart).
- Ses avantages :
Liste des fabricants de balises COSPAS-SARSAT dans le monde : http://cospas-sarsat.org/fr/balises...
Une idée du prix des balises : http://www.foxtrot-marine.fr/index....
A titre indicatif car il existe bien d’autres modèles et distributeurs.
EPIRB ou PLB, choix cornélien ?
- Le principe de base est que l’EPIRB est liée à un bateau. C’est le n° MMSI qui est programmé dans la balise et récupéré par les MCC en cas de détresse.
- C’est le nom d’une personne qui est enregistré dans une PLB. Sur le site du CNES où sont stockées ces données, le propriétaire est tenu d’indiquer la nature de ses activités et la zone où il les exerce : Par exemple : de telle date à telle date, tour de l’Atlantique, de telle date à telle date, trek dans l’Himalaya.
- Une autre différence de taille jusqu’à un passé récent était l’autonomie. Elle était de 48 heures minimum pour les EPIRB et de 24 heures minimum pour les PLB.
- Mais, les technologies évoluant, les constructeurs ont brouillé les cartes. Ils proposent maintenant des PLB « musclées » avec 48 heures d’autonomie et la possibilité de programmer le n° MMSI, et des EPIRB avec 96 heures d’autonomie ... Alors...
- Il semblerait qu’il subsiste tout de même une autre différence qui a son importance, il s’agit de de la capacité de la balise à émettre quelle que soit la situation et la position dans laquelle elle se trouve. Une EPIRB fonctionnera dans l’eau au fond du radeau de survie, une PLB pas sûr... Les professionnels que j’ai contactés sur ce point ont toutefois été assez évasifs.
Les différentes options à considérer lorsque vous faites l’acquisition d’une balise :
- L’autonomie peut être un critère déterminant pour les navigateurs croisant dans des zones peu fréquentées. Je me souviens de ne pas avoir vu de bateaux pendant plusieurs semaines dans le Pacifique Sud. (Au point de douter du bon fonctionnement de notre radar). Dans ces cas-là, 96 heures d’autonomie ne seront pas de trop pour attendre les secours.
- Un GPS intégré permettra de localiser la balise plus rapidement.
- Il vaut mieux qu’elle soit homologuée COSPAS-SARSAT.
- Il faut également considérer le problème du remplacement des batteries. Elles doivent être changées tous les cinq ans. Pour certaines balises, cette opération doit être effectuée par le fournisseur (Environ 350 Euros incluant un test réel en cage de Faraday). Sur d’autres modèles de balises, l’utilisateur peut les remplacer lui-même (Environ 100 Euros), mais attention, dans ce cas, aucun test réel n’est réalisé, il faudra se contenter de l’auto-test prévu sur les balises.
Test d’une balise 406 MHz :
- ATTENTION, le déclencement, même durant un instant très bref de votre balise, mettra en route tout le processus d’alerte comme indiqué ci-dessus. Dans certains pays, cet acte est passible de poursuite.
- Si vous déclenchez votre balise par inadvertance, vous devez immédiatement en informer le MCC où elle a été enregistrée.
- Un autotest est prévu sur la balise pour vous assurez qu’elle fonctionne correctement.
- Il semblerait que des tests réels soient envisageables, (dans de très rares cas). Il ne pourront évidemment pas être réalisés sans en faire la demande au MCC le plus proche.
Processus d’enregistrement lors de l’achat de votre balise :
- Cette étape est importante. Si les bonnes informations n’ont pas été correctement programmées, le processus de recherche risque d’échouer. Normalement, les vendeurs de balises connaissent ce processus et se chargent des formalités avec l’organisme habilité.
- Liste des sites habilités à enregistrer les balise COSPAS-SARSAT dans le monde : http://cospas-sarsat.org/en/component/cospasfrontend/
- Liste des administrateurs COSPAS-SARSAT dans le monde : http://www.cospas-sarsat.org/index....
- Liste des sites habilités à enregistrer les balise COSPAS-SARSAT dans le monde : http://cospas-sarsat.org/en/component/cospasfrontend/
Balises SPOT :
SPOT : Satellite Personal Tracker
Les balises SPOT sont capables d’envoyer un signal de détresse via le réseau de satellite Globalstar. Ce système, américain, offre plusieurs fonctionnalités :
Avantages : La balise SPOT permet :
- L’envoi d’un signal de détresse à plusieurs personnes ET au service de recherche et de sauvetage GEOS basé à Houston au Texas. Le GEOS déclenche les secours en donnant la position de la balise.
- L’envoi à des destinataires pré-définis d’un signal indiquant que le porteur de la balise a besoin d’aide.
- L’envoi à des destinataires pré-définis d’un signal indiquant que tout va bien.
- Elle peut être suivie via Google Map
- Elle présente un faible encombrement.
Inconvénients :
- La couverture n’est pas mondiale. http://www.balise-spot.fr/zone-de-c...
- Fonctionnement limité si la balise n’est pas dans un espace dégagé.
- Absence de signal radio de ralliement pour guider les secours lorsqu’ils arrivent à proximité de la balise. (L’équivalent du 121.5 MHz de la balise COSPAS-SARSAT)
- Capacité de coordination des secours au niveau mondial limitée (La société privée GEOS ne peut pas être comparée au réseau des MCC de COSPAS-SARSAT)
Coût : Environ 170 Euros à l’achat et un abonnement de 100 euros/an.
Les balises de récupération d’homme à la mer (MOB, Man Over Board) :
Pour information : Les balises de suivi, ou tracker, ou tracking system :
Ces balises permettent un suivi de mobiles, (bateaux, voitures, animaux) mais ne permettent pas d’envoyer un signal de détresse. Elles peuvent présenter un intérêt pour le propriétaire qui veut pouvoir « suivre » son bateau en cas de vol par exemple. Elles fonctionnent :
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- Via le réseau de satellites Globalstar : http://www.georisgroup.com/content/...
- Via la couverture GPRS : (Couverture très limitée donc) : http://www.georisgroup.com/content/...
Conclusion :
- Nous voyons bien que la balise idéale n’existe pas. Pour arrêter son choix, le skipper devra bien définir ce qu’il en attend, selon SES critères : Zone de navigation, budget, équipements déjà à bord.
- Si le critère financier pouvait être écarté (j’ai bien conscience de l’inanité de cette expression), l’idéal serait de s’équiper de plusieurs « outils » complémentaires : Une EPIRB, une MOB et un Iridium.