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Accueil du site > Articles > Mouillages et ports > Grèce > Mouillages et ports en mer Egée > Kamares en Sifnos

Rubrique : Mouillages et ports en mer Egée

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Kamares en SifnosVersion imprimable de cet article Version imprimable

Publié Mai 2019, (màj Mai 2020) par : yoruk   

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Grèce/Mer Égée/Sifnos/Kamares

Kamares en Sifnos

Préambule : ce n’est pas un article sur les mouillage, je n’y suis plus retourné depuis mai 1987. Peu de temps, tous comptes fait après que le capitaine Kerdubon ait failli y perdre sont bateau. C’est un simple avertissement, que les mésaventures de Kerdubon m’ont remis en mémoire

Référence textes et photo : http://www.plaisance-pratique.com/L...

Situation et approche

carte orientée à l’Est
Baie de Kamares. attention, la carte est orientée à l'Est
Sur la côte Est de Sifnos, orienté dans l’axe du Meltem, Kamares est un profonde ria, étroite et encadrée de très hautes montagnes (500/600 m). Vu du large, rien ne permet de l’identifier. A l’époque (87) nous ne disposions pas de GPS. Naviguant avec un équipage féminin aux charmes fous, mais peu au fait des choses de la navigation, il fallait assurer la gestion de la tenue de l’estime, le tout dans un pays où la cartographie ne manque pas de fantaisie. Dire si j’étais heureux de découvrir un vrai fjord... Ce ferry n’était pas tombé du ciel
carte orientée au Nord
Carte orientée au Nord
Longue d’un demi mille, équipée d’une jetée et d’un petit môle sur sa face sud, elle ne mesure plus que 300 m de large à la hauteur de la jetée des ferries, et n’offre qu’une vingtaine de places arrière au quai, sur les 100 mètres séparant la jetée du petit môle.

  • Au delà du môle on ne trouvera que moins de 2 mètres d’eau
  • Il faut parer les enrochements aux pieds du quai
  • la face Est de la jetée est occupée en permanence par les pro : pêcheurs, cargos, charters, etc
  • L’extrémité de la jetée est réservée au trafic des ferries
  • la face nord, sauf grand beau temps est vite intenable
  • peu de possibilités de mouillages forains, limités par des fonds qui remontent très vite, et l’obligation de préserver l’aire de manÅ“uvre des ferries
  • Cerise sur le gâteau, les fonds de graviers grossiers, tiennent mal, il faut mouiller très long, arrière au quai et vent traversier.

La ria de Kamares

Littéralement enchâssée entre deux très hautes falaises, l’ambiance est sévère, aggravé par le défilement saccadé des nuages déchirés qui traverse sur un axe N/S.

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Les hauteurs de la côte Sud
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Le fond de la baie et la côte Sud
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Les hauteurs de la côte Nord

Les risques du mouillage à Kamares

Si le meltem est généralement donné comme soufflant du N/NW sur la côte West de Sifnos, la configuration de la baie, l’oriente W/NW, dans l’axe de la baie, canalisé par les hautes collines qui l’encadre. Seule la partie sud de la jetée, et sur moins de 80 m est correctement protégée. On voit bien sur la photo ci dessous, les aussières gréées depuis la jetée pour tenir les bateaux mouillés travers au vent.

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Ferry apponté en bout de jetée
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Kerdubon : les retenues depuis la jetée
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Le ferry de Kerdubon en dérive
  • Sur la photo de gauche, le ferry, par beau temps, s’amarre en bout de jetée.
    • Il ne dispose que de moins de 200 m pour manÅ“uvrer, face au nord, et un peu plus de 100 m à l’Est, avant de trouver les hauts fonds
    • Dans son reportage Kerdubon peste contre les lamaneurs « trop lents pour prendre et sécuriser les amarres ». Pour les avoir vu faire, ce n’est pas facile : il faut récupérer la touline, et hisser la aussière, avant de la passer sur un bollard. Un rien peu perturber la manÅ“uvre
    • Si la manÅ“uvre est réussie, avant que le ferry ne se mette en travers, le capitaine s’appuie sur son mouillage et sur cette amarre AR au vent, et barre sous le vent donne de la puissance, pour redresser le bateau, puis le régler au quai. Alors seulement on s’occupera des amarres sous le vent, et éventuellement des passagers.
    • Si la aussière arrière n’a pas pu être gréée... Alors, le capitaine est très mal, il lui faudra reprendre son mouillage, sans vitesse, le bateau dérivant rapidement sous le vent. Pour peu que l’architecte du ferry ait été bon, le bateau trouvera son équilibre travers au vent en dérivant inéluctablement vers les hauts fonds...
    • C’est ce qui est arrivé au Kimolos qui a fracassé le bateau de Kerdubon en juin 1983.
  • Sur la photo du centre, significative, les voiliers mouillés travers au vent, se sont amarrés par l’étrave, plein travers au vent, à la face Est de la jetée
    • C’est parfait, sauf que, personne ne peut plus bouger, et qu’il faut pouvoir trouver en point d’accrochage sur la jetée généralement très encombrée. En mai 1987, quand nous y étions, toute cette partie de la jetée était occupée par un vraquier qui déchargeait du ciment, rien que du bonheur.
  • Sur la photo de droite, récupérée aussi chez Kerdubon, on voit le ferry Kimonos, en dérive, à la limite des hauts fonds, vent de travers, avec une seule possibilité de manÅ“uvre, machine arrière toutes, en souhaitant qu’il soit équipé de deux arbres, pour prendre de la vitesse en restant manÅ“uvrant.
    • Là il provoquera de telles vagues que les bateaux au quai s’y fracasseront, leurs mouillages fatalement détendus par l’’agitation du ferry
    • S’il n’a pas pu relever correctement son mouillage, il draguera obligatoirement les chaines des voiliers qui auront mouillé long... Or, il faut mouiller long ici, les fonds tiennent mal.

Or, ça n’arrive pas qu’à Kerdubon

Mai 1987, pour notre deuxième croisière en Méditerranée, nous nous frottions au meltem. Aux innocents les mains pleines, j’arrivais avec mon équipage de jolies filles (ma femme, ma nièce et notre fille), dans ce décors de rêve décrit par les magazines. On a eu du mal à trouver Kamares (sans GPS), et puis, en Méditerranée, le breton se soucie moins de la précision de l’estime... On navigue sans brume, sans marée, sans courant et en principe sans vent...

  • Coup de chance c’est un ferry sortant de Kamares qui nous indiquera le fond de l’impasse
  • Toujours chanceux, on trouve de la place au port
  • Décidément heureux, je mouille court, et ça tient tout de suite. Ce n’est que beaucoup plus tard que j’apprendrai, que mouiller « long »... c’est encore pas assez long !!! J’apprendrai aussi, que vérifier d’un coup de marche arrière à 1800 tours, si le mouillage tient, ce n’est pas déconnant.
  • Début de soirée idyllique, taverne hyper sympa, ambiance de feu
  • Nuit parfaite, sauf qu’au lever du jour ça se lève d’W/NW... En plus de ramasser le ciment du vraquier à notre vent, je commence à déraper, et je suis vite à quai
    • Qu’à celà ne tienne, j’avais mouillé bien plus long que ne l’indique le « manuel des Glénan » (3 fois la hauteur d’eau), en fait 3 m à l’étrave.
    • Donc, 3 m d’eau à l’étrave plus 1 m entre l’étrave et le niveau de la mer, soit (3+1)x3 = 12 m réglementaire. Or, j’avais mouillé 20 m... « prudent, le Breton » me dis je « in petto ».
    • A reprendre donc un peu de mouillage... A reprendre, à reprendre... Jusq’à remonter l’ancre à bord
    • Purée !!! je gueule... C’est pourtant une CQR !!! Hé oui, en ces temps là j’étais naïf.
  • Donc à reprendre, moteur démarré, en s’appuyant sur l’amarre au vent, barre sous le vent comme le dit « manuel des Glénan »...
    • Sauf que ça soufflait de plus en plus, et que bien sûr mon amarre au vent avait surpatté sur le winch
    • Sauf qu’en voulant la débloquer, la manivelle de winch tombe à l’eau
      • Pas grave me dit le français garé avec son camping car, juste à côté de nous, je vais plonger, je suis équipé.
      • Don’t Worry me disent les jeunes suédois, nos voisins, mouillés à notre vent, en nous passant deux amarres, une à l’étrave, et l’autre à l’arrière
    • Ce qui m’a permis de mettre en ordre mes petites affaires, et d’aller remouiller en allongeant 60 m de chaîne... C’est fou ce que l’intelligence vient vite aux bretons, en Méditerranée !!!
  • Et nous voilà bloqués avec 40 nds de vent
    • La calanque, Avec des nuages qui défilaient en altitude, prenait une allure lugubre. Pas grave, me disent les filles... pas grave avaient l’air de penser aussi les suédois nos voisin... Ce qui agaçait un tantinet le breton.
    • Ca a duré trois jours... Trois jours qui ont permis à notre voisin français, en Camping Car, de nous raconter son aventure :

Cet homme, accompagné de sa femme, tous deux à la retraite, quelque années avant qu’elle n’arrive, caressait le rêve d’acheter un voilier, puis d’aller découvrir la Grèce. Patiemment il avait économisé, et patiemment il s’était documenté : les cartes, les guides, les routes maritimes. Il avait tout tracé étapes par étapes. Puis, peu de temps avant l’heure de sa retraite, il avait commencé à rechercher un voilier. Il le trouva et là, son monde s’écroula : sa femme lui avoua que jamais elle pourrait l’accompagner...
Alors, alors... cet homme fit quelque chose d’extraordinaire : il acheta un camping car et... étape par étape, il refit la route dont il avait rêvé... sur terre, avec sa femme. C’est ainsi que nous l’avions rencontré, sur le quai d’une de ses étapes, nous sur l’eau, et lui, avec sa femme, sur terre, avec ses rêves.

Kamares, les alternatives

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  • Cote West
    • Ayos Yeoryios Très bien protégé du Meltem, petit village de charme
    • Vourlitha mouillage de beau temps
    • North Bay proche de Kamares, mouillage de beau temps
    • Baie de Kamares déjà décrit, mouillage de beau temps
    • Ormos Vathy le meilleur mouillage de l’île, très recherché
    • Fikiadha mouillage de beau temps
  • Côte Sud
    • Plati Yialos bien protégé des vents de nord, tenue inégale
    • Faros mouillage de charme, protégé tous vents sauf SW à SE
  • Côte Est
    • Kastro également mouillage de charme mais uniquement par W modéré

Autres alternatives donnée par un pratique local (merci spi41i)

Voilà un conseil des locaux qui m’a bien servi une nuit, quand tout le monde chassait.

  1. il vaut mieux rester au mouillage que venir se mettre à quai même si il y a de la place.
  2. À quai ou au mouillage, on oublie la règle de Glenans, surtout à quai, et on lâche toute la chaîne et le bout qui suit, qu’on a dans la baille. Le meltem peut être violent dans ce port. Personnellement je préfère aller à Vathy, et si le temps le permet, prendre le bus ou un taxi, pour visiter Apollonia et le village médiévale de Kastro. A Vathy il y a de la place pour 2-3 voiliers autour du petit quai mais attention aux enrochements et la profondeur. Il y a aussi une petite marina à Platys Gyalos au sud, je ne suis jamais allé mais j’ai vu des très belles rafales balayer la baie
UP


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5 Messages de forum

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  • 24 mai 2019 08:19, par yoruk écrire     UP Animateur

    Alors, alors... cet homme fit quelque chose d’extraordinaire

    Bonjour
    Quand j’écris ceci, il me semble que si aller sur l’eau n’est pas ordinaire pour la majorité des terriens… Il me semble « extraordinaire » pour un marin, d’envisager un parcours à terre avec un moyen de transport de terrien…
    Michel sur l’eau....

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  • 30 juin 2019 06:53, par bernard écrire     UP  image

    Vathy , très bien protégé, mais j’ai du m’y reprendre à plusieurs fois pour que mon ancré ait bien croché. Très populaire...en saison
    Plathis yalos , il y a maintenant un port avec une belle jetée qui devrait protéger correctement, payant à mon passage en 2018.

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  • 5 août 2019 21:35, par pacolarame écrire     UP

    Je suis passé à Kamares en juin, dans un flux soutenu de sud ouest avec houle modérée.
    La houle s’entassait à l’intérieur , bien qu’amortie par la plage, je ne suis resté qu’une heure à quai.( mouillage sur ancre et amarres arrière ) . Intenable alors que j’aurais pu penser que le sud ouest ne posait pas de problème. A ceci, s’ajoutait les remous des ferries rapides décrit par le seul bateau resté là en l’attente d’un changement d’éqenuipage.
    Une heure plus tard à Vathy, mouillage calme et sans souci majeur devant le petit quai au nord ouest ( devant le monastère) . Fonds excellents avec 25 metres de chaine sur fond de 6 mètres. Le sud est de la baie devant la plage était à ce moment soumis à une forte houle.
    Francois .

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  • 19 mai 2020 18:58, par spi41i écrire     UP  image

    Voilà un conseil des locaux qui m’a bien servi une nuit, quand tout le monde chassait.
    a) il vaut mieux rester au mouillage que venir se mettre à quai même si il y a de la place.
    b) À quai ou au mouillage, on oublie la règle de Glenans, surtout à quai, et on lâche toute la chaîne et le bout qui suit, qu’on a dans la baille. Le meltem peut être violent dans ce port. Personnellement je préfère aller à Vathy, et si le temps le permet, prendre le bus ou un taxi, pour visiter Apollonia et le village médiévale de Kastro. A Vathy il y a de la place pour 2-3 voiliers autour du petit quai mais attention aux enrochements et la profondeur. Il y a aussi une petite marina à Platys Gyalos au sud, je ne suis jamais allé mais j’ai vu des très belles rafales balayer la baie.

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